Château de Vaux

Dès le XII^e siècle, il est fait mention d’un château fort entouré de douves et de murailles.

Jacques d’Aubeterre, issu d’une riche famille troyenne, hérite de la terre de Vaux. Il épouse la fille de son voisin Louis-François Hennequin, seigneur de Charmont et membre des Conseils du Roi, et obtient l’érection en comté de ses terres de Vaux et de Jully.

En 1720, il commande les plans d’un nouveau château à l’un des plus brillants architectes de son temps : Germain Boffrand, architecte du roi. Le chantier est suivi par le jeune architecte Philippe de La Force, il fait venir les pierres de Tonnerre et les ardoises de Paris.

A sa mort, le 9 octobre 1726, Jacques d’Aubeterre est ruiné et le château reste inachevé.

Le château est vendu par les héritiers Aubeterre à François Rémond, Marquis de Montmort. C’est lui qui achève la construction du château et aménage les appartements pour y mener grand train. La Révolution venue, la famille s’exile en Angleterre et le domaine est saisi comme bien national.

Charlemagne-Emile de Maupas, proche de Napoléon III et acteur essentiel du coup d’Etat qui a conduit au Second Empire, achète le domaine en 1855. Préfet de police de Paris, Maupas mènera de multiples enquêtes sur les hauts-fonctionnaires ainsi que sur les députés, en s’entourant de nombreux espions, dont le fameux Vidocq, appelé aussi « Agent 31 ». Il fait moderniser les appartements où il se retire jusqu’à sa mort, en 1888. Sa fille Marguerite de Fontenay hérite du domaine et sa petite fille Odette de Baudreuil de Fontenay épouse le vicomte Frédéric Chandon de Briailles, propriétaire du domaine de la Cordelière de Chaource.

Délaissé avant la Seconde Guerre mondiale, puis inhabité, le château connaît une longue déchéance. En 1970, le domaine est acheté par Philippe Vallery-Radot qui y installe, dans les communs, un centre pour jeunes filles handicapées. Il restaure la ferme et met hors d’eau l’édifice avec l’aide du Ministère de la Culture. Des centaines de tôles sont posées à titre provisoire sur le toit du château en 1995.

En 2015, le domaine est acheté par Edouard Guyot. Pour la première fois, le château est ouvert au public et un lourd programme de restauration est enclenché.

A Vaux, la qualité de l’architecture va de pair avec celle de son cadre grandiose. Cette majestueuse demeure Régence est magnifiquement mise en valeur par sa situation au milieu d’une vaste clairière, à l’extrémité d’une grande allée rectiligne, longue de plus de deux kilomètres, tracée dans un vallon forestier.