Château des Roises

Implanté dans une vallée du pays d’Othe, le château a été vraisemblablement construit à la fin XVI^e siècle par Louis Madeil, seigneur de Bucey. Le château passa ensuite entre les mains de différentes familles, dont le marquis de Réaulx, seigneur de Coclois. Isolé dans la vallée, près d’un ruisseau qui en alimente les fossés, il était accompagné d’un jardin et d’un bois traversé d’allées en étoile.

Après la Révolution française, le château fut affecté à un usage agricole qui s’est maintenu jusqu’au XX^e siècle. Les bâtiments ont beaucoup souffert mais conservent la configuration habituelle des gentilhommières  fortifiées de la fin du XVI^e siècle, comme celle de Droupt-Saint-Basle.

L’architecture

Implanté sur un grand terre-plein rectangulaire, isolé à l’origine par des fossés en eau vive, l’édifice devait être cantonné d’ouvrages de défense. Au centre du front sud, on entre dans le château par une tour carré dont l’arcade charretière et la porte piétonne s’ouvrent dans la maçonnerie de grès. La grande arcade s’inscrit dans la feuillure rectangulaire de l’ancien pont-levis dont en reconnait les tourillons et les traces du passage de la herse. Sur la gauche s’ouvre la porte piétonne, surmontée de la rainure de son pont-levis. A l’intérieur, le passage est couvert d’une voute en berceau.

L’un des intérêts de cette entrée est d’avoir conservé de nombreuses embrasures de tir, destinées à des armes à feu légères. Les plus sommaires, ménagées dans le mur d’enceinte, se limitent à un orifice circulaire, parfois surmonté d’une fente verticale servant de mire ; les plus fortes, généralement orientées en flanquement dans les tours en saillie, s’ouvrent au fond d’un ébrasement en pierre dure.

Le pavillon d’entrée offre la particularité de présenter sur la cour une façade à pans de bois. Remanié au XVIII^e siècle il abrite deux étages habitables. Le premier étage conserve un trumeau de cheminé en stuc orné de deux élégants bustes féminins remontant vraisemblablement aux aménagements opérés par Pierre Le Courtois fin XVIIe.

La cour intérieure est de particulièrement grande dimension. Délimitée par des segments de murailles et par de grands bâtiments agricoles, elle permettait de mettre bétail et récoltes à l’abri des bandes armées.

Longtemps délaissé, le château fait depuis plusieurs années l’objet d’une restauration attentive. Les façades et les toitures des bâtiments ainsi que le fossé avec son arrivée d’eau sont inscrits à l’inventaire des monuments historiques depuis le 12 janvier 2005.