Chateau de Ricey-Bas

La première mention du château de Ricey-Bas remonte au XI^e siècle. Il aurait été construit en 1086 par Robert I^er, seigneur de Ricey. Pendant la guerre de Cent Ans, alors qu’il est aux mains de la maison des Châtillon, le château est mis à sac par l’armé de Jean de Lancastre, duc de Bedford.

En 1424, Nicolas Rolin, chancelier du duc de Bourgogne et fondateur des hospices de Beaune, s’y installe. Il entreprend d’importants travaux de restauration. Il remet en état la grosse Tour Robert, les fossés sont vêtus de pierre et d’importants bâtiments sont élevés.

En 1491, Robert de Sarrebruck acquiert le château. En 1504, le château revient à Marie d’Amboise, veuve de son fils. Cette dernière se remarie avec Jean de Créqui, chambellan du Roi. C’est à elle que l’on doit la construction des deux tours dites d’Amboise.

En 1570, Georges de Créqui épouse Anne de Laval-Boisdauphin. Devenue veuve, elle renforce les défenses du château lors des troubles de la Ligue. On lui attribue la construction de la grosse Tour de Laval. Le château compte alors sept tours : la Tour Laval, la Tour Robert, les deux Tours d’Amboise, la Tour Créqui et deux petites tours.

En 1631, Marie Baron, épouse de François de Pomereu, hérite du château. Les Pomereu modernisent le château. Afin d’ouvrir la cour sur les jardins, ils font abattre courtines, tours et bâtiments. C’est aux Pomereu que l’on doit la construction des écuries.

A l’aube de la Révolution, Michel-Marie Pomereu, encore mineur, hérite du château. Il n’est pas saisi, mais souffre de destruction. Trois tours, dont la grosse tour Laval, sont démolies et les fossés sont comblés. Le tombeau d’Urbain de Créqui est détruit, les armoiries surmontant la porte des écuries martelées et le chartrier est brûlé sur la place du village.

En 1801, les frères Houet, exploitant et négociants de vin, acquièrent le domaine et le remettent en état. Louis Le Vasseur de Biarre épouse Eléonor Houet, fille de Jacque Houet. Leur fille Anna Levasseur épouse Charles de Taisne en 1837. C’est ainsi que le château arrive dans la famille de Taisne. Vers 1860, le château est entièrement restauré. On pouvait alors encore distinguer les emplacements des six tours disparues.

En 1967, le lieutenant-colonel Angelito de Taisne et son épouse, Claude du Bois de Riocour, entreprennent d’importants travaux de restauration du château et de remise en état du parc. Angelito s’investit dans la vie de la commune en tant que conseiller municipal puis il devient maire du village.

Aujourd’hui, Charles et Ségolène de Taisne et leurs enfants sont les plus récents héritiers du domaine. Investis dans la préservation et la valorisation du château, ils ouvrent chaque saison le parc aux visiteurs, accueillent des réceptions et organisent des événements avec le soutien de l’association Les Amies du Château de Ricey-Bas.

Architecture

A l’entrée, se trouvent les écuries construites par la famille Pomereu au milieu du XVIII^e siècle sur l’emplacement d’une partie des fortifications.

Dans la cour, le corps de logis principal a gardé le caractère des édifices de la fin du Moyen Age. Dans les vastes salles reprises au XVI^e et au début du XVII^e siècle, on découvre les armoiries des différentes familles qui s’y sont succédées, peintes sur les solives des plafonds et sur les embrassements des fenêtres. Dans la partie la plus ancienne, subsiste encore la cuisine du vieux château féodal avec sa grande cheminée et le cellier voûté du XII^e siècle.

Devant la grosse tour d’Amboise et l’aile classique, se développent un long parterre de buis taillés et le parc aménagé au XVIIIe siècle. Des deux côtés coule la Laignes dont les bras se rejoignent dans une cascade. L’allée de Tilleuls qui longe le canal, l’allée de Platanes et les jardins sont aménagés en 1802.  On aperçoit dans le potager un pigeonnier construit vers 1646 par Louis Vignier, président du Parlement de Metz.

Classé MH partiellement ; inscrit MH partiellement ; protection partielle

Façades et toitures du château, ainsi que le jardin à la française et les grandes allées du parc : inscription par arrêté du 29 mars 1967 ; Pigeonnier ; façades et toitures du bâtiment des écuries : classement par arrêté du 2 novembre 1979 ; Aile Nord-Ouest construite au 16s du château, en totalité : classement par arrêté du 25 novembre 1985