Château de la Cordelière

Au XVII^e siècle, le domaine est occupé par une communauté de moines franciscains, les cordeliers.

Sur le domaine de la Cordelière se trouvent deux demeures. La première, la plus ancienne, est bâtie en 1780 par Nicolas Parent, avocat au présidial de Troyes, c’est la « Petite Cordelière ». Nicolas Parent meurt décapité en 1794 pendant la Terreur.

Le vicomte Frédéric Chandon de Briailles reçoit le domaine de sa mère. Il entreprend la construction du château, la « Grande Cordelière » en 1895. Le projet et les dessins du château sont dus à Raphaël Nicolas Sauger, architecte-voyer en chef de la ville de Paris et la construction à Emile Riché, entrepreneur à Troyes. La construction du château est achevée en novembre 1900 et l’inauguration donne lieu à de grandes fêtes auxquelles la population de Chaource est conviée.

Le vicomte Frédéric Chandon de Briailles est le fils de Pierre Gabriel Chandon, fondateur de la célèbre maison de champagne d’Épernay, Moët & Chandon. Il épouse Odette de Baudreuil de Fontenay, petite-fille de Maupas, propriétaire du château de Vaux de Fouchères. Il meurt en 1918 et son corps repose depuis 1933 dans le caveau familial de la chapelle néogothique construite à cette date par son fils aîné François. C’est lui qui hérite du château.

François Chandon de Briailles grand érudit et archéologue fut maire de Chaource et conseiller général de l’Aube.

Entre octobre 1939 et mai 1941, le domaine de La Cordelière sert de lieu de conservation pour plusieurs caisses de vitraux aubois déposés, ainsi que pour les fonds les plus prestigieux des Archives départementales de l’Aube. Quelques semaines après la signature de l’armistice, et jusqu’au printemps 1941, le château de la Cordelière est occupé par un état-major allemand.

En relation avec la résistance, le comte François a notamment permis à des jeunes gens recherchés par les Allemands de se cacher dans le clocher de l’église. Il a aussi sauvé la vie d’un photographe, procuré de faux papiers aux jeunes désignés pour le Service du Travail Obligatoire et a même hébergé des résistants blessés dans les sous-sols du château. Il est arrêté et déporté au camp de Neuengamme, le 16 juin 1944, puis au camp de Theresienstadt. De retour à La Cordelière en mai 1945, le comte meurt sans descendance le 9 février 1953.

En 1957 ses héritiers vendent le château : gravures, tableaux, porcelaines, faïences orientales, bronzes, armes, armures, lustres de cristal, ameublement et 2000 livres sont dispersés aux enchères pendant 5 jours durant. Les fermes et bois sont également vendus.

Depuis 1958, le golf de Troyes la Cordelière occupe le château et ses 50 hectares de bois.